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Québec à la rescousse des maisons Gilles-Carle

Un guide pour mieux vivre l’entrée d’un proche en hébergement

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Un résident regarde la télévision au CHSLD Rose-de-Lima, en 2021, à Laval.
Photo: Photo Ryan Remiorz Archives La Presse Canadienne Un résident regarde la télévision au CHSLD Rose-de-Lima, en 2021, à Laval.

Déménager en ressource d’hébergement est une étape chargée d’émotions pour une personne en perte d’autonomie, mais aussi pour ses proches. Pour les aider à traverser cette transition et à redéfinir leur rôle auprès de leur aîné, l’organisme lavallois InterAction Loisirs a conçu un guide d’accompagnement gratuit destiné aux familles.

Accompagner un proche en perte d’autonomie demande un engagement considérable. « Pour les gens qui n’y sont pas préparés, c’est un gros choc », souligne Marie Bouchart d’Orval, directrice générale de l’organisme. Cette période peut ressembler à un véritable parcours du combattant : longues listes d’attente, ressources inadaptées, coûts élevés et sentiment de culpabilité.

« Le fait d’envisager l’entrée en hébergement d’un proche est souvent perçu, à tort, comme un échec et un aveu d’incapacité à gérer la situation », peut-on lire dans le guide. Or, cette étape fait partie du processus normal d’accompagnement. « Le moment est venu de faire équipe avec des professionnels pour voir au bien-être et à la sécurité de votre proche et ainsi préserver votre qualité de vie et la sienne », assure l’organisme.

Conçu il y a une dizaine d’années et régulièrement mis à jour, le guide vise d’abord à « démystifier le processus d’hébergement », qui demeure complexe pour de nombreuses familles. Il explique les étapes à franchir, du moment où la perte d’autonomie est constatée jusqu’à l’intégration dans une ressource d’hébergement permanente. Les lecteurs y trouvent des repères concrets : types de milieux (CHSLD, ressources intermédiaires, résidences privées pour aînés), procédures d’admission, critères d’évaluation et conseils pour mieux communiquer avec le personnel soignant.

Un processus « difficile » au Québec

Cette démarche n’est toutefois pas sans embûches. Mme Bouchart d’Orval, qui a elle-même été proche aidante pour ses parents et ses beaux-parents, reconnaît que le processus d’hébergement est « difficile » au Québec. « Les listes d’attente sont souvent très longues », dit-elle. Dans l’intervalle, certaines personnes sont dirigées vers des ressources qui ne répondent pas à leurs besoins réels. « J’ai perdu ma belle-mère qui était en ressource intermédiaire, alors qu’elle aurait dû être placée en CHSLD », confie-t-elle. « Elle a fait trois hospitalisations en l’espace d’un an, et elle a fini par mourir à l’urgence. »

Quant aux résidences privées pour aînés, si certaines offrent des unités de soins adaptées, leurs coûts élevés les rendent inaccessibles pour bien des familles.

 

« Il est important de bien connaître le milieu de l’hébergement afin de pouvoir communiquer ses besoins, tout en tenant compte de ses limites. »


Marie Bouchart d’Orval

Au-delà des aspects pratiques, l’approche de l’organisme se veut surtout humaine. La perte d’autonomie est souvent vécue comme un deuil — celui de la maison, de l’indépendance, du rythme de vie familier. Le proche aidant joue un rôle central pour accompagner son parent ou son conjoint, et il importe de l’« intégrer avec humanité » au sein des ressources, rappelle le guide.

« C’est important de créer une collaboration entre le centre d’hébergement, le personnel de soins, le personnel de loisir et les proches aidants », souligne Marie Bouchart d’Orval. « Ce sont les proches aidants qui connaissent le mieux le parcours de vie, les intérêts et les goûts des résidents. »

Même si le rôle du proche aidant change après l’entrée en hébergement, il continue d’être essentiel. « L’accompagnement ne s’arrête pas à la porte de la résidence », insiste-t-elle.

Le loisir comme vecteur de lien

Basé à Laval, InterAction Loisirs, connu autrefois sous le nom de Partage Humanitaire, œuvre depuis plus de 50 ans. L’organisme collabore avec sept ressources d’hébergement sur son territoire. Sa mission : favoriser le bien-être et la qualité de vie des aînés vivant en milieu d’hébergement grâce à des activités d’animation et de socialisation.

« On entend beaucoup de choses négatives sur les milieux d’hébergement, mais il se passe de belles choses, souvent à travers les activités de loisirs », affirme Mme Bouchart d’Orval. Souvent méconnues, ces activités jouent un rôle clé dans le bien-être des aînés et des familles. « On les stimule, on chante, on bouge, on joue, on organise des concerts. »

Les activités deviennent aussi un point de rencontre pour les proches aidants, qui peuvent y trouver écoute et entraide. « Les proches aidants, ce ne sont pas toujours de grandes familles. Parfois, c’est un conjoint seul, âgé lui aussi. Le loisir peut être un moyen de vivre de beaux moments avec ses proches », souligne la directrice. « Même si cette étape correspond souvent à la fin du parcours de vie, il y a encore des moments heureux à partager », conclut-elle.

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