Actualité et revue de presse

Québec à la rescousse des maisons Gilles-Carle

Une pétition pour sortir les aidants naturels de l’épuisement financier

Geneviève Coutu et son mari, Louis Lafrenière – Photo : Gracieuseté

(Stéphane Martin, 02 juillet 2025) – Geneviève Coutu n’avait pas prévu devenir proche aidante à temps plein. Mais quand le diagnostic d’Alzheimer précoce chez son mari est tombé au printemps 2020, sa vie a basculé.

Depuis, elle l’accompagne chaque jour, chez eux, sans pause, sans salaire.  Et comme d’autres Québécois dans la même situation, elle s’épuise en silence. « J’ai tout mis sur pause. Ma carrière, mes revenus, ma vie. Je n’ai pas eu le choix. Mon employeur a refusé aussi bien ma demande de congé sans solde que celle de passer à temps partiel. J’ai écouté mon cœur et je suis resté auprès de mon mari, qu’importe le prix à payer », confie celle qui travaillait comme technicienne en bureautique.

Malgré l’épuisement, Madame Coutu choisit de rester debout non seulement pour accompagner son mari dans le dernier stade de sa maladie, mais également pour ceux qui vivent cette épreuve dans l’ombre. Elle a lancé une pétition officielle à l’Assemblée nationale du Québec pour réclamer la reconnaissance du rôle essentiel des proches aidants, l’octroi d’un salaire juste, ainsi que la mise en place de mesures concrètes de répit.

« C’est simple, le gouvernement économise des millions grâce aux proches aidants. Si je plaçais mon mari en CHSLD, ça coûterait 13 000 $ par mois à l’État. Mais à la maison, moi je ne touche rien. Sans compter que la population est vieillissante, il va falloir construire de nouveaux CHSLD d’ici quelques années. […] Ce serait plus sensé de payer les proches aidants qui contribuent à sauver des sous et désengorger les CHSLD. »

Avec cette pétition, Geneviève Coutu souhaite recueillir 50 000 signatures d’ici le 20 septembre pour obtenir le poids nécessaire afin d’attirer l’attention de la CAQ qui, actuellement, reste muette sur la question.

« Je suis fatiguée. Mais je ne suis pas seule. Je ne demande pas d’aller dans le Sud quatre fois par année. Je veux juste pouvoir garder ma maison. Ce combat-là, je le mène pour des milliers de personnes qu’on ne voit pas, mais qui tiennent le système à bout de bras. C’est ça qui me donne la force. Les gens me racontent leurs histoires, leurs faillites, leurs renoncements. Ce n’est pas normal qu’en 2025, aimer quelqu’un nous ruine. Ce n’est pas normal que prendre soin d’un proche nous coûte notre santé, notre carrière, notre maison. C’est ce qu’on veut changer », conclut-elle avec la force tranquille d’une guerrière qui ne baisse pas les bras.

Voici le lien vers la pétition :

Demande de reconnaissance du travail et de rémunération des proches aidants.

Il est également possible de suivre Geneviève Coutu sur TikTok (@genevievecoutu1977), où elle utilise sa voix pour faire bouger les choses. Plus de 22 000 abonnés suivent son quotidien de proche aidante. Ses vidéos, empreintes d’authenticité, suscitent une vague de solidarité et donnent une visibilité essentielle à la réalité des aidants.

Retour à la liste des nouvelles

© Fondation Maison Gilles-Carle 2021. Tous droits réservés.