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Québec à la rescousse des maisons Gilles-Carle

Proches aidants : des coupes décriées dans le Témiscouata

Un proche aidant tient la main de sa conjointe.
Les proches aidants en milieu rural, comme au Témiscouata, sont souvent plus isolés et ont d'autant plus besoin de soutien, plaide le Carrefour 50+.
(Photo d'archives) Photo : Radio-Canada / Nicole Germain

Des organismes du Témiscouata dénoncent de récentes coupes dans le financement alloué au soutien des proches aidants.

Le Carrefour 50+ du Québec et les 16 clubs affiliés du Témiscouata souhaitent tirer la sonnette d’alarme, en solidarité avec la Table de concertation multisectorielle pour les personnes aînées de ce secteur.

Jusqu’à tout récemment, les fonds alloués dans le Témiscouata permettaient d’offrir des groupes d’entraide, des activités de répit et de soutien individualisé et un accompagnement essentiel aux personnes proches aidantes, peut-on lire dans le communiqué envoyé par le Carrefour 50 + du Québec.

On ne parle pas de gros montants, on parle d’autour de 40 000 $ [coupés] qui aident 80 proches aidants à se parler, à s’outiller, précise Harold LeBel, directeur général du Carrefour 50+, qui s’explique mal cette décision des instances gouvernementales.

Une aide précieuse, mais fragile

La perte de ces services a des conséquences graves, plaide l’organisme, qui a notamment pour mission de briser l’isolement chez les aînés de tout l’Est-du-Québec. Le Carrefour 50+ pressent que les proches aidants pourraient être exposés à des risques accrus pour leur santé et souffrir encore davantage d’épuisement, d’isolement, de détresse psychologique, par exemple.

Ces personnes, souvent seules, assument une responsabilité immense pour le bien-être et la sécurité d’un proche en perte d’autonomie, rappelle de son côté Richard Rancourt, président du Carrefour 50+ du Québec. Dans un territoire majoritairement rural, où l’accès aux services est déjà limité, ces coupures compromettent directement le maintien à domicile des aînés et accentuent la pression sur le réseau public.

Des citoyens tiennent des pancartes et des banderoles et marchent dans les rues de Témiscouata-sur-le-Lac.
La population du Témiscouata a senti à plusieurs occasions que ses services de proximité, en santé et en services sociaux, étaient mis à mal.
(Photo d'archives) Photo : Radio-Canada / Marie-Christine Rioux

Cet exemple de perte de financement, qui pourrait être perçu comme mineur, peut toutefois avoir un grand impact dans la vie des familles, qui pourraient être poussées à déménager leurs aînés dans les centres urbains pour qu’ils bénéficient de plus de services, renchérit M. LeBel.

On a tendance à vouloir ramener les aînés en ville, près des services, et pour eux, c’est souvent catastrophique, de les déraciner.

Une citation deHarold LeBel, directeur général du Carrefour 50+ du Québec

Pour sa part, la Table de concertation multisectorielle pour les personnes aînées du Témiscouata, appuyée par le Comité des usagers du Témiscouata, demande ainsi que le financement pour les services de soutien aux proches aidants soit rétabli sur le territoire.

Elle souhaite également qu’une solution durable et équitable soit mise en place en fonction des réalités démographiques et géographiques des milieux ruraux, écrit-elle dans le communiqué.

Ces services en proche aidance au Témiscouata étaient financés par l’organisme québécois L’Appui pour les proches aidants, qui soutient 12 projets totalisant 641 000 $ pour l’année financière en cours au Bas-Saint-Laurent, rappelle-t-il.

Malgré le travail et les efforts réalisés avec le prestataire de services, le montage du projet dans le Témiscouata ne rencontrait malheureusement pas les conditions nécessaires au maintien du soutien financier, explique la responsable régionale du soutien aux communautés et au développement des services de L’Appui, Geneviève Deschênes.

Nous sommes pleinement conscients que cette absence de services crée une pression importante pour les proches aidants du territoire et nous travaillons avec nos partenaires régionaux afin d’identifier des solutions viables, durables et adaptées à la réalité du Témiscouata pour rétablir l’accès au soutien , assure-t-elle dans une réponse écrite.

Le porte-parole du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Gilles Turmel, a indiqué pour sa part que son organisation a lancé un appel à projets en 2023 pour soutenir des initiatives en proche aidance jusqu’en 2026, mais peu ont soumissionné, déplore-t-il. Il explique que certains organismes qui bénéficiaient de l’enveloppe de L’Appui craignaient de s’en priver en soumissionnant ailleurs.

Avec la collaboration de Louis Lessard

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