La Semaine nationale des personnes proches aidantes, qui se déroule du 2 au 8 novembre, vise à reconnaître leur engagement. (eclipse_images/Getty Images)
Souvent méconnu ou même invisible, le travail des personnes proches aidantes ne s’arrête jamais. Pour leur apporter un peu de douceur et de reconnaissance, le centre culturel Pierre-Gobeil a mis sur pied des activités artistiques qui leur sont spécialement destinées.
Au total, ce sont sept activités de ce genre qui prendront place au Centre culturel Pierre-Gobeil de Rock Forest de l’automne 2025 au printemps 2026.
Le directeur général du centre culturel, Ian Fournier, a eu l’idée de démarrer ce projet après avoir discuté avec des acteurs du milieu de la proche aidance.
«On a entendu des personnes qui se sentaient délaissées par le système, qui se sentaient isolées, qui n’ont pas de vacances depuis plusieurs années. C’est une réalité un peu méconnue», indique-t-il.
«Le lendemain matin, je me suis dit : qu’est-ce qu’on pourrait faire au centre culturel? On s’est dit qu’on peut essayer d’offrir la culture gratuitement à ceux qui n’y ont pas accès parce que ça fait des années qu’ils sont complètement débordés par leur travail de proche aidance.»
Concrètement, les activités consistent en la présentation d’œuvres artistiques dont la forme diffère d’une activité à l’autre. Pour la première activité, la chanson était mise de l’avant. Pour la deuxième, c’est plutôt la danse qui a été présentée à travers les court-métrages de la danseuse et chorégraphe sherbrookoise Amandine Garrido.
Amandine Garrido a présenté quatre court-métrages dansés lors de la deuxième activité artistique pour les proches aidants. (Jean Roy/La Tribune)
«On choisit des artistes qui ont une belle humanité, qui ont du matériel qui peut résonner», explique M. Fournier.
Une tape dans le dos
Le but des activités est de divertir et de proposer un moment agréable aux personnes proches aidantes, mais pas uniquement.
«On veut féliciter les gens pour tout ce qu’ils font parce qu’ils n’ont jamais de tape dans le dos, c’est très rare, lance le directeur général du centre culturel. On a tendance à trouver que c’est normal [d’être proche aidant] et ça l’est dans un sens. Mais on peut avoir de la reconnaissance», affirme-t-il.
«Ça fait partie du volet du centre culturel qui prend soin, par la culture et les arts, de la population.»
Ian Fournier est le directeur général du Centre culturel Pierre-Gobeil. (Jean Roy/La Tribune)
On peut dire que c’est mission accomplie. Présente lors de la deuxième activité artistique organisée, La Tribune a recueilli les commentaires de deux participantes.
«C’était très différent de ce qu’on vit au quotidien, ça fait du bien», a confié une proche aidante à la fin de l’activité.
«Merci de penser à nous autrement. Autrement que dans la lourdeur», a rapporté une autre femme dans la salle.
Selon la coordonnatrice spécialisée en matière de proche aidance au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Josée Duteau, il s’agit d’un service précieux pour les proches aidants de Sherbrooke.
«L’idée, c’est d’avoir un temps pour soi. Là, ça passe via l’art, de permettre un moment où la personne est là pour elle, se faire du bien, parce que le reste de son quotidien, il tourne souvent autour de l’aidé», expose-t-elle.
Briser l’isolement
Ces activités artistiques gratuites donnent aussi un lieu d’échanges et de rencontres pour les proches aidants.
«Il y a certaines situations de proche aidance où ça amène un certain isolement social. Ça permet de briser un peu l’isolement», rapporte Mme Duteau.
En 2020, la Loi visant à reconnaître et à soutenir les personnes proches aidantes a été adoptée. Un premier plan d’action a ensuite été créé.
Le centre culturel Pierre-Gobeil tiendra une troisième activité artistique pour les proches aidants le 8 novembre prochain. (Jean Roy/La Tribune)
«Dans le cadre du premier plan d’action, il y a eu des investissements pour permettre à des projets de prendre forme dans le soutien aux personnes proches aidantes, explique Josée Duteau. Juste ici en Estrie, on a 11 projets qui ont été financés dans le but de développer des services pour les poches aidants.»
Alors que la Semaine nationale des personnes proches aidantes se déroule du 2 au 8 novembre, il est important de se rappeler que cette réalité concerne plus de gens qu’on pourrait le croire, soutient Mme Duteau.
«On s’éloigne de l’image du conjoint chez les aînés. C’est un lien affectif, familial ou non, alors c’est aussi de reconnaître les amis, les voisins qui ont parfois ce rôle de personne proche aidante, peu importe l’âge et le milieu de vie de la personne aidée.»
