Actualité et revue de presse

Québec à la rescousse des maisons Gilles-Carle

Au Hameau des cultures, proches aidants et malades avancent ensemble

Une pancarte sur laquelle on peut lire : «La maison, c'est là où les amis deviennent la famille... et la famille vous accepte tel que vous êtes!»
L'esprit de communauté est central à la démarche d'accompagnement du Hameau des cultures.
Photo : Radio-Canada / Guillaume Renaud

 

« Je suis venue au Hameau pour parler d'une maladie qui affecte le cerveau, mais je me suis vite aperçue qu'ici, on traite aussi le cœur », confie Rose-Marie Arsenault, qui bénéficie de l'organisme magogois depuis trois ans. Comme elle, des dizaines de proches aidants franchissent les portes du Hameau des cultures pour trouver un lieu d'accueil, une source de répit, mais surtout un espace d'échanges.

Fondé en 2020, en pleine pandémie, le Hameau des cultures s’est installé aux Galeries Orford, à Magog, avec comme objectif de faire les choses différemment. Contrairement aux milieux de soins traditionnels, il mise sur une approche collective et égalitaire, où les participants, bénévoles et intervenants évoluent côte à côte, sans hiérarchie.

Rose-Marie Arsenault fréquente le Hameau des Cultures depuis trois ans.
Rose-Marie Arsenault fréquente le Hameau des cultures depuis trois ans.
Photo : Radio-Canada / Guillaume Renaud

J'ai travaillé 25 ans sur l'unité de gériatrie active de l'hôpital de Magog. Ça n'avait pas de bon sens de laisser les gens malades mourir dans cet état-là. Plusieurs d'entre eux ont toujours des capacités cognitives qui devaient juste être stimulées, explique la docteure Paule Royer, directrice générale et fondatrice de l'organisme.

Parallèlement aux activités de stimulation cognitives offertes aux personnes malades, des séances d'art-thérapie sont aussi proposées aux proches aidants. Une occasion de mettre sur canevas leur état d'âme, favorisant la prise de conscience et l'expression de soi.

Ça a changé ma façon de voir ma conjointe. Petit à petit, elle oublie presque tout. Il faut vraiment être à l’écoute et s’adapter. Je m’occupe de ses pilules, de ses besoins. Je deviens un peu médecin, infirmier et proche en même temps. Mais ici, on a de la danse, de la musique, des ateliers. On apprend à comprendre ce qu’on vit, indique le proche aidant Michel Audet.

Michel Audet accompagne sa conjointe atteinte de l'Alzheimer depuis plusieurs années.
Michel Audet accompagne sa conjointe atteinte de l'Alzheimer depuis plusieurs années.
Photo : Radio-Canada / Guillaume Renaud

Le Hameau des cultures, pour moi, c’est une aventure du cœur. On se sent comme dans une maison qui accueille une grande famille. On peut arriver ici, prendre un café, échanger si on le souhaite ou simplement rester en retrait

Une citation deRose-Marie Arsenault, bénéficiaire

Une croissance rapide et de nouveaux défis

Depuis sa création, le Hameau des cultures a connu une expansion rapide. En automne 2021, il accueillait 25 participants. En date du 1er juillet dernier, l'organisme en comptait 335, aidants et personnes malades confondus. Cette croissance montre l’importance du rôle de l’organisme, mais elle pose également des défis en termes d’espace et de ressources.

Les locaux actuels, situés dans un centre commercial, sont devenus insuffisants pour répondre à la demande. L'organisme prépare donc un projet de construction de nouveaux locaux adaptés, tout en organisant des activités de financement et en sollicitant des subventions publiques et privées. Les responsables espèrent ainsi pouvoir continuer à offrir des services de soutien aux familles tout en élargissant la portée de leurs programmes.

La docteure Paule Royer est directrice générale et fondatrice de l'organisme.
La docteure Paule Royer est directrice générale et fondatrice de l'organisme.
Photo : Radio-Canada / Guillaume Renaud

On souhaite vraiment une construction, avec un centre de jour, mais aussi des lits de répit. Les aidants veulent prendre une pause, mais ils veulent la prendre à la maison! Actuellement, il y a un seul lit dans le secteur et c'est à l'hôpital de Magog. Il roule tout le temps, donc je pense qu'il est temps qu'on puisse offrir ce service-là ici, explique la docteure Paule Royer.

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